Les 9 États de Tension

Cette échelle permet au comédien·ne de dissocier l'intensité de son corps de celle de son texte. C'est le variateur de puissance de la présence scénique.

  • 0. Relâché (La méduse) : Absence totale de tonus. Le corps est une poupée de chiffon ; si on lâche un bras, il tombe lourdement.
  • 1. Épuisé (Le survivant) : La lutte contre la pesanteur. Bouger un doigt demande une énergie surhumaine. Le monde est trop lourd.
  • 2. Détendu (Le "Cool") : Posture décontractée, presque insolente. On est bien, rien n'est grave, la respiration est minimale.
  • 3. Économique (Un geste à la fois) : Précision calme. On fait une seule chose à la fois, avec un début et une fin nette (point fixe). C'est l'état du quotidien efficace.
  • 4. Neutre (La page blanche) : Équilibre parfait. Le corps est disponible, sans passé ni émotion apparente. C'est le point zéro avant l'action.
  • 5. Alerte (L'attente) : Quelque chose va arriver. Le corps est électrique, les sens sont aux aguets. C'est l'état de la passion ou de la curiosité vitale.
  • 6. Action (L'urgence) : Le mouvement est lancé. On fuit, on attaque ou on cherche fébrilement. Le rythme cardiaque monte, le corps est engagé.
  • 7. Suspense (La glace fine) : Tension maximale juste avant l'explosion. Comme déminer une bombe ou marcher sur du verre : chaque muscle est prêt à rompre.
  • 8. Rigor Mortis (Le mur) : La tension est si forte que le mouvement est paralysé. Le corps est un bloc d'acier, figé par l'intensité.

Le conseil du coach

Pour faire ressentir cela aux élèves, demandez-leur de marcher dans l'espace en criant un chiffre de 0 à 8. L'enjeu est de voir comment la vitesse de marche et la qualité du regard mutent instantanément avec la tension musculaire.

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